Du 4 au 7 mai 2023, le SNAP ! et le Brussels Porn Film Festival organisent les événements suivants
se retrouvent pour leur deuxième édition dans la capitale belge. Un événement cross qui se déroule dans la
Beursschouwburg, Cinema Aventure et Nova !
Forts de leur succès de l'année dernière, SNAP ! et BxlPFF fusionnent pour revenir plus forts.
pour un week-end culturel, politique et festif. Dédié à la représentation du sexe
et de la pornographie alternative, ces événements contribuent à la lutte contre le crime organisé.
la stigmatisation des minorités de genre et de sexualité.
Le week-end du festival se déroulera dans un contexte politique particulier. Même si, le 18
mars 2022, la Belgique est devenue le premier pays d'Europe à dépénaliser toutes les formes d'alcoolisme et de toxicomanie.
Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir, ne serait-ce que pour faire évoluer les mentalités. De plus, face à la
de nos existences numériques, les législations nationales, aussi progressistes soient-elles, sont confrontées à la question de l'accès à l'information et de la protection de la vie privée.
règles des algorithmes et de leur logique de censure, privant certains d'entre nous d'un espace de parole.
d'expression, de plaidoyer ou tout simplement de leur outil de travail. Cette édition sera l'occasion de
regarder les progrès accomplis et le travail qu'il reste à faire, d'où le choix
du thème de cette année : RÉSISTANCE - Résistance des expériences minorisées par la réappropriation de leurs représentations. Résistance des travailleurs du sexe aux mouvements abolitionnistes qui leur dénient leurs droits humains fondamentaux. Résistance aux normes dominantes, au sexisme et aux stéréotypes à travers la pornographie alternative contemporaine. Résistance à la montée des politiques qui prônent la censure plutôt que l'éducation.
Nous avons rencontré Thomas Lavergne, cofondateur du Brussels Porn Film Festival, pour en savoir plus sur le BxlPFF et ce qui nous attend cette année.
Comment est né le Brussels Porn Film Festival ? Comment a-t-il démarré ?
En 2019, après avoir parcouru différents festivals de pornographie alternative en Europe avec leurs propres films, un groupe de personnes se réunit à Bruxelles et décide de créer une ASBL afin d'organiser un événement de cette nature en l'absence de tels espaces dans la capitale belge. Face à l'effervescence qu'un tel événement génère dans les capitales européennes et surpris que la Belgique en soit encore dépourvue, les membres misent sur la demande et l'enthousiasme du public pour une telle programmation.Les premiers mois de réflexion invitent toutes les personnes désireuses de s'engager dans le processus à se rencontrer. Il présente des membres engagés ayant des compétences et une expérience dans l'organisation d'événements et la communication, ainsi que dans le domaine du cinéma, de la pornographie et de la sexualité. Organisateurs d'Offscreens ou du festival SNAP !, réalisateurs de films pornographiques alternatifs, diplômés en communication numérique, techniciens du son, projectionnistes, performeurs, travailleurs du sexe, cinéastes, graphistes, chercheurs en sciences sociales, étudiants à l'INSAS, à l'ERG et aux Beaux-Arts de Bruxelles, sont autant de profils variés qui apportent leurs compétences et leurs expériences dans le domaine. Ainsi, une trentaine de personnes participent aux rencontres de dialogue afin de faire émerger des pistes, des envies et des espaces de réflexion sur ce que représentent les pornographies alternatives actuelles, leurs enjeux, les manières de les rendre éthiques, inclusives, féministes, et les visions politiques défendues. Cartographie de nos imaginaires, échanges sur nos découvertes, nos connaissances, nos pratiques, nos points de vue situés, organisation de panels thématiques touchant aussi bien aux histoires politiques d'un genre cinématographique qu'à des personnalités militantes oubliées. Réappropriation identitaire d'un média trop longtemps aux mains de quelques-uns, les pornographies deviennent un objet de lutte et de représentations dissidentes.Si les longs mois d'enfermement ébranlent cette joyeuse dynamique, une équipe de cinq personnes, forte de ces échanges, se constitue pour créer le premier festival belge qui a connu sa première édition en avril 2022.Plus généralement, à travers la création d'un espace de dialogue, de réflexion, de projection et de visibilité d'artistes par ailleurs minoritaires, nous souhaitons repenser les stéréotypes qui entourent les sexualités sur la base du genre, de l'orientation sexuelle, de la race, du corps et de la pratique. Il s'agit avant tout de défendre un cinéma engagé qui intègre la représentation explicite des sexualités. Conscients que le projet d'un festival de pornographie alternative, queer et féministe reste un défi tant le mot est porteur de représentations infamantes, d'une géographie interlope, d'une temporalité nocturne, d'un tabou sociétal, il nous semble cependant essentiel d'ouvrir un espace de dialogue dans une société de plus en plus polarisée et où les questions de sexe et de genre sont controversées, où les batailles veridictionnelles font rage. La création d'un espace d'échange sécurisé, mettant en lumière la représentation des corps, des pratiques, des orientations érotiques, des différentes expressions de genre, dans une ambiance festive, joyeuse et réflexive autour d'une programmation exigeante, vise à œuvrer pour plus d'égalité et d'inclusion dans la société, à réduire les stéréotypes et les stigmates basés sur l'ethnicité, l'orientation, le sexe, le genre, la classe sociale, le corps et les capacités physiques.
Quelles séquences inhabituelles ou inédites peut-on attendre de l'édition de cette année ?
D'une part, le champ pornographique est tellement riche qu'il est parfois difficile de parler de jamais vu. La règle 34 de l'Internet stipule que si quelque chose existe, alors il y a une version pornographique. D'autre part, la pornographie alternative est si peu connue du public, a si peu d'espace de visibilité, que pour de nombreux spectateurs qui n'ont jamais assisté à un tel festival, chaque séance peut représenter une véritable claque, une découverte passionnante, une redéfinition conceptuelle de ce qu'est la pornographie, loin de l'image monolithique préconçue. Pour cette deuxième édition, les spectateurs pourront voir des documentaires inédits, des fictions, des comédies, des drames, des films expérimentaux, de la science-fiction et des animations. Si vous cherchez de la nouveauté, les films de science-fiction sont une valeur sûre : du porno avec des extraterrestres ou des robots éjaculateurs ! On pense aussi aux nombreux films d'animation que nous avons reçus, et qui témoignent d'une tendance toujours plus grande à la porosité entre les genres que les courants de pensée dominants ont voulu cloisonner, on fait croire qu'il y aurait le cinéma qui serait de l'art et la pornographie qui serait de l'obscénité. A l'opposé des films d'animation qui font leur chemin vers la pornographie, nous avons reçu le premier film d'animation de la célèbre société de production de porno queer AORTA films, faisant le chemin inverse. Dès la soirée d'ouverture, le jeudi 4 mai au Nova, les spectateurs pourront voir un opéra lesbien dans une chambre noire sur Vénus, un film sur la parentalité trans, un documentaire sur la vie sexuelle d'un couple d'octogénaires. Mais ce sont aussi les séances sur le travail du sexe qui peuvent représenter des points de vue rarement racontés par les personnes concernées.
Comment BxlPFF et SNAP ont-ils commencé à collaborer ?
Si la pornographie peut représenter une catégorie légale, morale et esthétique, elle est aussi un champ professionnel composé de travailleurs du sexe, ce qui rend la fusion entre les deux événements évidente. Il y a des luttes communes : contre la stigmatisation, contre la censure sur les réseaux sociaux à toute mention du sexe ou du travail du sexe, privant les individus d'une plateforme d'expression, un manque de visibilité sur les trajectoires, un manque de crédibilité aux discours des personnes concernées, des a priori moraux niant parfois des droits fondamentaux aux acteurs du secteur. De plus, une grande partie des membres de l'équipe a travaillé sur les deux festivals. Il est également important de comprendre que de tels festivals reposent sur une économie extrêmement précaire, très peu subventionnée, et nécessitant un travail bénévole considérable pour les membres des équipes, ce qui peut engendrer de réels sacrifices. La fusion nous permet d'unir nos forces sur un même événement.
Retrouvez l'ensemble du programme sur le site de BxlPFF - https://brusselspornfilmfestival.com/ et ne manquez pas d'y jeter un coup d'œil du 4 au 7 mai
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