Les nouveaux propriétaires du Crazy Circle

Le cercle des fous

Le cercle des fous a besoin de vous

Le cercle fou est de retour avec une toute nouvelle équipe, et il a besoin de votre aide. Le seul bar les-bi-an & FINTA de Bruxelles est fermé depuis trop longtemps déjà, depuis le départ d'Axelle & Laïla, les anciennes propriétaires. L'ambiance vibrante qui y régnait autrefois est prête à revenir en force. C'est ici que la communauté doit se mobiliser : Le Crazy Circle a lancé une collecte de fonds pour rouvrir le bar. Rejoignez-nous dans cet effort collectif pour redonner vie à ce monument d'amour et d'acceptation.

A l'occasion de la collecte de fonds lancée par le Crazy Circle, le magazine KET a réalisé une interview d'Agathe (à gauche de la photo) et de Cécile (à droite de la photo), deux des nouveaux propriétaires.

Pourriez-vous vous présenter, car le public ne vous connaît pas encore ?

Cécile : L'équipe est composée de trois plus cinq personnes. Les trois principales, Agathe, Marine et moi, travaillent ici en permanence pour l'instant, et nous aspirons à travailler à plein temps dans le bar. Et autour de nous, nous avons une équipe qui nous soutient à fond, et qui assume une partie des responsabilités liées à la reprise du bar. Et nous, qui sommes-nous ? Eh bien, nous sommes le gouleyant de Bruxelles.

Qu'est-ce qui vous a poussé à reprendre le bar ?

Cécile : Bien que nous soyons impliquées dans divers espaces féministes et queer, nous n'étions pas des habituées de ce bar. Mais quand Axelle et Laïla ont posté qu'elles avaient besoin de quelqu'un pour reprendre le bar, mes amies et moi avons réfléchi à l'idée en plaisantant, mais la plaisanterie est devenue progressivement plus réelle, et comme personne d'autre ne pouvait prendre la relève, nous avons sauté sur l'occasion et nous sommes là maintenant.

Agathe : Oui, je pense qu'il était logique que nous prenions le relais, compte tenu de notre parcours professionnel dans le domaine de la culture et de l'événementiel. Et nous avons eu de la chance puisque le timing était parfait pour que nous puissions prendre les rênes. Nous avons donc repris le bar qui, à nos yeux, n'est pas seulement un bar, mais un symbole. C'est formidable d'avoir un espace où nous pouvons être nous-mêmes et échanger en toute sécurité de petits gestes d'affection avec les personnes que nous aimons et être parmi nos pairs.

Cécile : Ce qui nous a le plus interpellés, c'est la signification symbolique de cet endroit, qui est le seul bar permanent pour les-bi-an et FINTA à Bruxelles. Nous voulions faire vivre cet endroit incroyablement important. Et je pense que le fait que nous ne soyons pas des habitués est aussi quelque chose de très cool puisque nous pouvons apporter une nouvelle dynamique à cet endroit et ajouter un peu de fraîcheur.

Nombreux sont ceux qui considèrent le Crazy Circle comme un espace sûr. Quelles mesures envisagez-vous de mettre en place pour garantir que ce lieu reste un espace sûr pour la communauté ?

Agathe : Bien que nous sachions qu'il n'est pas possible qu'un lieu soit 100% sûr, nous essayons de rendre le Crazy Circle aussi sûr et inclusif que possible. Par exemple, nous suivons actuellement une formation avec Plan SachaNous avons également fait appel à l'aide de l'Association des Amis du Bar, qui nous aide à créer une charte et divers panneaux d'avertissement comme mesure préventive contre tout type de violence qui pourrait survenir dans un bar comme celui-là. Nous aimerions également suivre une formation sur les questions intracommunautaires.

Cécile : Oui, en tant que personnes blanches et cis, il y a des aspects que nous ne connaissons pas encore et nous devons nous remettre en question. Il faut aussi penser à tout ce qui concerne l'accessibilité. Ce lieu, par exemple, n'est pas vraiment accessible : il y a des escaliers, les toilettes sont à l'étage et c'est étroit ici. Nous travaillons donc sur un dossier regroupant tout ce qui est ou n'est pas accessible ici, avec des photos et tout. Une autre chose à garder à l'esprit, ce sont les prix. L'eau continuera, par exemple, à être gratuite, et nous essayons de maintenir les boissons à un prix raisonnable.

Agathe : Nous essayons également d'avoir suffisamment de mocktails et de boissons non alcoolisées à un prix raisonnable, et de ne pas les rendre plus chers qu'ils ne doivent l'être. Parallèlement à tout cela, nous essayons également d'être plus inclusifs en ce qui concerne la dénomination des choses, c'est pourquoi nous incluons davantage le vocabulaire FINTA et nous nous désignons comme un bar les-bi-an, afin d'inclure également les personnes bisexuelles.

Cécile : La communication avec le public jouera également un rôle important pour rendre ce lieu aussi sûr que possible. Nous voulons créer un environnement où tout le monde peut s'adresser à nous en cas de problème, car même si nous essayons de garder un œil sur tout, il est possible que certaines choses restent invisibles. La communication sera un excellent moyen de garder un œil sur tout et de veiller à ce que personne ne se sente en danger.

En ce qui concerne la collecte de fonds, comment cela vous aidera-t-il et y a-t-il d'autres moyens de vous soutenir ?

Cécile : Avec la reprise du bar, nous devons dépenser beaucoup d'argent d'un coup, d'où la collecte de fonds. Nous récoltons 50 000 €, ce qui nous aidera à payer l'achat du fonds de commerce (40 000 €), la caution (6 000 €), les rénovations, les contrôles des pompiers, les contrôles de l'électricité, les modifications, et les experts qui vérifieront les modifications.

Agathe : Il faut aussi payer les loyers et les factures de février et mars, ainsi que les artistes et événements potentiels. Le bar fonctionne un peu comme une asbl, c'est-à-dire que nous n'avons pas l'intention d'en tirer des bénéfices. L'argent restant sera réinvesti dans tout ce dont le bar a besoin, comme des meubles, etc.

Cécile : Et on aimerait aussi se payer, et payer les gens de l'équipe parce que sinon, on ne pourra pas payer nos factures à la maison. Il y a des gens dans cette équipe qui n'ont pas de travail et qui nous aident ici, qui mettent toute leur énergie dans ce projet, donc on pense que c'est primordial de les payer.

Agathe : Nous ne pouvions pas vraiment demander à la banque de nous aider, car elle n'accepterait pas de nous prêter de l'argent compte tenu de notre situation financière. De plus, prêter de l'argent est synonyme d'intérêts bancaires.

Cécile : Nous avons donc pensé que les membres de la communauté qui ont un peu d'argent à dépenser pourraient peut-être nous aider, que ce soit avec une contribution de 5 € ou de 1 000 €. Si vous pouvez donner quelque chose, c'est super ! Sinon, il existe de nombreuses façons de nous soutenir. Vous pouvez, par exemple, partager les nouvelles sur les médias sociaux, les partager avec votre entourage, en parler, écrire des articles à ce sujet, et peut-être même organiser des événements pour collecter des fonds.

Agathe : Vous pouvez également nous aider en nous soutenant et en nous motivant. Quand je suis fatiguée, je pense à tous ceux qui sont derrière nous et nous soutiennent, et cela me donne la foi pour continuer.

Quels sont les principaux défis auxquels vous êtes confrontés ?

Agathe : Je pense que l'un des principaux défis est l'épuisement et le fait d'essayer de prendre soin de soi. Tenir un bar, c'est beaucoup de stress, essayer de jongler entre les gardes, le nettoyage, la paperasse administrative, la communication, le lien avec les autres asbl, etc.

Cécile : La charge mentale, les responsabilités, le stress de ne pas savoir si l'on va pouvoir payer ses factures ou se payer soi-même.

Agathe : D'un point de vue plus logistique, j'essaie de faire tourner le bar, de m'assurer que tout fonctionne et que le niveau d'énergie reste élevé. Mais oui, nous vous attendons, et nous espérons ouvrir cet endroit d'ici le mois de mars.

Le Crazy Circle a déjà réussi à récolter 39.500€. Nous approchons de la fin, et avec votre aide, un monument de la communauté LGBTQIA+ de Bruxelles pourra continuer à exister et à prospérer.

Lien vers la collecte de fonds

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